750 grammes
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Dégustation de vieux Sylvaners à la Confrérie Saint Etienne.


Ce 08 novembre 2008, en première partie de la célèbre soirée riesling de l’œnothèque Alsace, Thierry Meyer et Jean Richardin, ont préparé une dégustation verticale de sylvaner gardés précieusement dans le cave de la Confrérie Saint Etienne à Kientzheim
.

 

Un petit mot sur le cépage. Le sylvaner représente environ 14% de la surface plantée en Alsace. Les vins issus de ce cépage sont légers, frais et fruités, mais sans grande complexités ce qui en fait le vin de soif par excellence. Pas de reconnaissance en grand cru sauf sur le Zotzenberg et seulement depuis 1 ou 2 ans et des prix départ cave dépassant rarement les 5-6 euros.

Comme souvent à la confrérie nous aurons des vins de diverses provenances, négoce, producteur et cave coopérative, Bas-Rhin et Haut-Rhin et bien évidement catholique et protestant. 

 

Sylvaner 1994 Jean Paul Ecklé à Katzenthal : La robe est brillante et claire. Nez de fruits exotiques évoluant sur des notes plus florales de type chèvrefeuille. La bouche est fine avec un joli gras. L’acidité est fine, mais la perception de notes curieuses en bouche fait baisser mon attention sur cette bouteille. Nous tenons pourtant là un beau sylvaner de 14 ans d’âge, et ce n’est que le début. 13/20

 

Sylvaner 1989 Jean Pierre Bechtold à Dalhenheim : La robe est elle aussi très brillante. Le nez présente des notes minérales, sur les cailloux, le fumé, avec une pointe d’agrume que l’on devine amer. La bouche est très fine avec une acidité assez profonde qui marque le vin. Quelques sucres sont très légèrement perceptibles mais ils donnent de la complexité, un niveau supplémentaire dans la gamme de saveur. L’ensemble est très frais sur des notes de camphre en finale. 15/20

 

Sylvaner 1982 Michel Laugel à Marlenheim : Robe très claire. Nez végétal, pas très agréable sur des notes de vespasienne. La bouche est droite, simple. Peut être un problème de conservation sur cette bouteille on passe. Dans le doute pas de note.

 

Sylvaner Brand 1982 Auguste Hurst à Turckheim : Robe elle aussi très claire (elles le seront toutes) Nez à la sauvignon, sur le bourgeons de cassis et le cuir neuf avec un rien de buis. La bouche est peu expressive, un peu creuse en milieu de bouche sur des notes fumées. Petite sucrosité en finale mais rien de bien méchant. Un sylvaner originaire d’un beau terroir. 14/20.

 

Sylvaner réserve 1978 Wantz à Barr : La robe est pale. Notes végétales et poivrées au nez. En bouche, le vin est sec avec une acidité fine et discrète donnant une structure ronde. La profondeur et la finale sont assez moyennes mais le vin est encore agréable à boire 30 ans après sa naissance.  14/20.

 

Sylvaner grande réserve 1974 cave coopérative de Westhalten : Ah, une cave coopérative sur une année très moyenne. Voyons cela !! Le nez est discret pour ne pas dire muet malgré l’ouverture anticipé de la bouteille. Un trouve néanmoins des notes de beurre, de menthol et de chèvrefeuille. La bouche est raide avec une acidité puissante donnant beaucoup de fraicheur. C’est gras, sec et d’une structure très complexe. Notes de réglisse et beaucoup de sapidité en finale. 15/20.

 

Sylvaner 1973 Paul Blanck à Kientzheim : Nez floral, herbacé paraissant très jeune. En bouche, ce 73 est comme tous les siens, élégant, d’une belle droiture avec une belle acidité donnant un coté élancé. Beau millésime en Alsace, pas très complexe mais charmeur et plaisant. Coup de cœur. 16/20.

 

Sylvaner 1966 Union viticole d’Alsace à Colmar : Robe vieil or. Nez sur les bourgeons de cassis, le foin frais. La bouche est grasse, très bien structuré dans un style généreux et fumé. Belle bouteille. 16/20.

 

Sylvaner grande réserve 1964 cave coopérative de Westhalten : Le même que le précédent mais avec encore 10 ans de plus. Nez fermentaire sur la malterie de bière et la mie de pain. La bouche est glissante comme un 2006 avec des notes beurrées. Une très fine oxydation apporte des notes de curry et autres épices pas désagréables. Mis à part la fine oxydation résultant d’un bouchon un poil faible nous avons là a nouveau une belle réussite d’une cave coopérative. 15.5/20.

 

Sylvaner Emile Boeckel 1961 à Mittelbergheim : Nez très poivré sur des notes de plastique et de foin. La bouche est très droite d’une belle ampleur avec une belle salinité donnant beaucoup de sapidité et de profondeur au vin. On peut penser que cette cuvée est issue du Zotzenberg, aujourd’hui grand cru et seul à y autoriser ce cépage. 16/20.

 

Sylvaner Brand 1961 Cave de Turckheim : Nez très délicat et fin sur des notes de menthol. La bouche est dense, très profonde pour le cépage avec une formidable structure granitique. Sec et droite avec une acidité très profonde, une grande bouteille, simplement. 17/20.

 

Sylvaner 1957 Trimbach à Ribeauvillé : Nez sur l’aneth et autre plante aromatique du jardin. La bouche est droite, sur le caramel au beurre et le cuir neuf. Un sylvaner un peu vieux, du moins cette bouteille, mais l’ensemble est plus que convenable pour un vin de 51 ans. 14.5/20.

 

Sylvaner 1953 cave coopérative de Benwihr : Nez sur les agrumes et le beurre frais. Petite rondeur sucré en attaque mais l’acidité profonde assèche l’ensemble assez rapidement. 14.5/20.

 

Sylvaner 1952 Alsace Willm à Barr : Nez poivré sur le tilleul, la verveine et autre plante tisanière. La bouche est d’une jeunesse, d’une structure sans faille. L’équilibre est divin, magistrale entre tension et rondeur, finesse et gras. Les vins vieux sont souvent une histoire de bouteille plus que de cru ou de vinification, mais c’est la deuxième fois que je goute en trois ans ce sylvaner et l’émotion est toujours présente. Certainement le plus grand vin vieux que j’ai dégusté. Je peux affirmer que ce n’est pas un coup de chance sur une bouteille mais bien que nous avons là un très grand vin. Merci à la confrérie Saint Etienne d’avoir bien voulu ressortir une bouteille. 19/20. (pour ne pas mettre 20/20)

 

Sylvaner 1951 Alsace Willm à Barr : Pour confirmer la 52, nous dégustons maintenant la version 51. Millésime presque aussi moyen. Nez herbacé, sur le buis. La bouche est droite, mais un peu vieille, cause à une acidité un peu en retrait. Mais peut être que cette bouteille souffre de passer derrière le 52. 16/20.

 

 

Voila, terminé ce tour d’horizon sur 42 ans de sylvaner, du nord au sud de l’alsace. Que de merveilleuses bouteilles comme le laissent sentir mes notes, plus de 15/20 de moyenne.

Précisons toutefois que tous les sylvaners présents sont sigillés pas la Confrérie Saint Étienne. Nous avons donc affaire à une sélection de sélection de cuvées sélectionnées par les vignerons participant. Nous avons donc certainement touché les plus belles bouteilles de sylvaner d’Alsace.

 

Mon trio de tête, le ’52 bien évidement puis le Sylvaner Brand ’61 de la cave de Turckheim puis le ’73, soit dans l’ordre, un Bas-Rhinois, une cave coopérative et un producteur.

 

Merci à l’onothèque Alsace pour l’organisation de cette dégustation et à Jean Richardin et la confrérie Saint Etienne pour l’accueil.


Stéphane 

 

 

 

 

Tag(s) : #A la confrérie Saint Etienne et CIVA
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